Cette histoire date un peu, il y a 20 jours exactement, puisque je recevais le dimanche 6 mai, jour du 2ème tour de l’élection présidentielle. Mais on s’en fiche un peu, à vrai dire, ce qui compte c’est la petite histoire, non ?
Mes invités ? Ma collègue Fabienne, son mari Serge, et ses deux filles Laura et Emmanuelle.
Courant février, Fabienne nous avait invité et nous avait régalé d’un bon repas, tandis que Serge nous donnait quelques clés d’oenologie. Fernand est féru de vin et moi je m’y mets petit à petit : nous avions donc particulièrement apprécié ce déjeuner dominical.
Au moment de se quitter, j’ai bien entendu annoncé que la prochaine fois ce serait chez nous et Serge m’a gentiment proposé « d’amener le vin » à condition que je lui révèle mon menu.
Quelques jours avant le 6 mai, j’envoie le menu à Serge (sur son mail professionnel, car il était convenu que lui seul en aurait connaissance !). Il me répond en me demandant quelques précisions.
Un peu intimidée mais désireuse de bien faire les choses, je lui réponds alors en détaillant tout !
Ce qui donnait en gros :
« En entrée, trio de la mer avec :
– mini-couronne de lotte agrémentée d’une sauce crème fraiche + moutarde + ciboulette
– saumon fumé sur un feuilleté et une couche de crème composée de : fromage blanc + feta + mascarpone + basilic
– mini verrine avocat/crevette/tomates cerises simplement liée avec une vinaigrette d’agrumes (vinaigre de vin + jus d’orange + huile de tournesol).
Tout cela sera servi dans la même assiette, en version mini, donc les portions de sauces ne seront finalement guère plus grosses qu’une noix.
Pour le filet mignon en croûte : sous la pâte feuilletée, je mets
des oignons caramélisés. Et pour la sauce au cidre, je prends du cidre brut, un peu de vin blanc sec et des échalotes.
En gros, c’est plus les oignons et les échalotes légèrement confits qui donnent une touche de sucré. Mais la base de la sauce est salée. J’espère que cela t’aide !
Je ne t’ai pas parlé du plateau de fromages mais on va se la jouer classique, suivant les règles de l’art c’est à dire avec les 5 sortes de pâtes différentes :
– pâte molle à croûte fleurie (Brie, Camembert…)
– pâte molle à croûte lavée (Livarot, Maroilles, Munster, Pont-L’Evêque…)
– pâte pressée non cuite (Reblochon, Morbier…)
– pâte pressée cuite (Comté, Beaufort, Emmental, Cantal…)
– pâte persillée (Roquefort, Fourme d’Ambert…)
+ du fromage de chèvre !
Enfin, pour le dessert, je pense faire un bavarois framboise et ananas. Je pensais donc l’accompagner
d’un vin blanc doux comme le muscat. Mais tu fais comme tu le sens !
Bon, ben à ce que je vois, nous ne fournirons que de l’eau : plate ou gazeuse ? :o)
A dimanche »
Suite à ce mail, mea culpa, Serge a « bossé » pendant 2 jours et a eu une nuit d’insomnie car mon entrée était une équation irréalisable, ma sauce au cidre un supplice à marier, et sans parler de l’association fraise et ananas !
Finalement, il n’a pas travaillé pour rien, car ses choix furent parfaits !
Alors, alors ? ça vous intéresse ?
Pour l’entrée, un Quincy.
J’étais ravie par ce choix car non seulement j’ai pris beaucoup de plaisir à le boire, mais j’ai appris que le vignoble se trouvait à 40km de notre maison solognote : je sens qu’on va s’y faire une petite virée un de ces 4…
Pour le plat, et le fromage, un Beaune 1er Cru : « finesse du grain,tannins soyeux en parfaite harmonie avec une matière riche et enveloppante »…voilà ce que dirait quelqu’un qui sait causer vin !
Pour le dessert, un Pacherenc du Vic Bilh : ça tombait bien, c’est un de mes préférés ! (Serge était déçu de voir que nous connaissions déjà)
Voilà une petite photo de famille (Serge avait aussi amené le champ, que j’ai accompagné de petits fours).
A consommer avec modération !
En partant, Serge m’a dit que la prochaine fois, on faisait l’inverse : il me donne le nom du vin et moi je fais un plat en conséquence ! Il se venge, vous croyez ?
